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Deux points marquants sont à relever dans cette séance du Conseil municipal : la présentation du budget 2018 et l’acquisition de la parcelle N° 1652 (Fr. 7'174'300.-).

Budget 2018

Le Conseiller administratif délégué aux finances, M. Stéphane Lorenzini, a présenté un budget 2018 bénéficiaire, avec un excédent de revenus de Fr. 1'590'000.-. Ce résultat positif est, entre autres, lié aux efforts d’économie qui ont été demandés aux services communaux. Ce budget sera renvoyé à la commission des finances pour étude. Par ailleurs, selon Monsieur Lorenzini, les projections des économies à réaliser en 2019 sont de l’ordre de Fr. 2'500'000.-, ce qui nécessitera de « réduire la voilure » et impliquera dès lors des choix politiques.

Le groupe socialiste devra, notamment, veiller à ce que ces choix ne touchent pas les prestations proposées aux personnes les plus vulnérables et en situation de précarité.

Acquisition de la parcelle N° 1652 (dite parcelle Aubert-Chauvet)

Cette parcelle (dite parcelle Aubert-Chauvet) est une propriété d’une surface de 21'860 m2 qui jouxte le parc public Chuit. Plus spécifiquement, elle se situe dans le périmètre du plan localisé de quartier Surville, compris entre la rampe Quidort, la route de Chancy, le chemin des Vieux-Chênes et la rampe du Pont-Rouge. Elle comporte, outre une surface de prairie, une surface de bois et forêts, ainsi que deux bâtiments vétustes.

 

 

Ce projet d’acquisition est inscrit de longue date dans la planification financière de la commune, avec l’idée qu’il permettrait d’agrandir le parc Chuit. Il y a environ un an, le Conseil administratif actuel a présenté le dossier au Conseil municipal, lequel ne s’est pas montré unanime quant à l’achat de cette parcelle estimée à l’époque à Fr. 22'500'000.-. Une réévaluation ultérieure de la valeur de cette parcelle (menée fin 2016 à la demande du Conseil administratif) a conduit à une estimation se situant entre 12 et 14 millions de francs. Cette somme n’a pas été acceptée par les propriétaires (et ce, d’autant plus que la Conseil administratif précédent avait pris l’engagement par écrit d’acheter la parcelle au prix estimé initialement). En conséquence, le Conseil administratif a renoncé à l’achat de la parcelle au prix initial souhaité et les propriétaires ont cherché un autre acquéreur potentiel. Le Conseil administratif a cependant réitéré par écrit l’intérêt de la commune pour cette parcelle. Ensuite, les propriétaires ont lancé un appel d’offre, dans le cadre duquel la ville de Lancy a déposé une offre à hauteur de Fr. 15'000'000.- avec les droits à bâtir ou (de préférence) de Fr. 6'900'000.- sans les droits à bâtir.

Parallèlement, fin 2016, le Conseil administratif a été informé du projet porté par l’Association Genève Montagne, laquelle regroupe diverses associations et sociétés impliquées dans des activités en lien avec la montagne. Cette association étant en recherche d’un lieu central permettant de regrouper ces activités sur le territoire genevois, le Conseil administratif a estimé que la parcelle Aubert-Chauvet correspondrait parfaitement à ce projet. Il a également considéré que l’Association Genève Montagne pourrait être au bénéfice d’un droit de superficie en payant une rente annuelle de l’ordre de 3%, conformément aux pratiques de l’Etat de Genève pour des projets d’utilité publique. Le Conseil municipal été informé de cette proposition en janvier 2017.

En juin 2017, la société GENEVELAC 2 SA (qui développe la moitié du périmètre Surville) a remporté l’appel à investisseurs et, durant l’été 2017, a proposé d’acheter l’ensemble de la parcelle, puis de la revendre à la ville de Lancy sans les droits à bâtir. Le montant final de l’acquisition de la parcelle par la ville de Lancy a été fixé à Fr. 7’174'300.-. C’est ce projet d’acquisition qui a été mis à l’ordre du jour du Conseil municipal du 28 septembre 2017 sous forme d’un projet d’arrêté.

Ce projet d’acquisition a fait l’objet d’un vif débat. En particulier, le groupe socialiste a émis d’importantes réserves articulées autour de deux points principaux. Tout d’abord, au plan procédural, il a relevé l’absence d’informations précises quant aux études ayant estimé la valeur de la parcelle, et qui ont conduit à des estimations très différentes. Il a aussi identifié des entorses à la procédure : aucun projet d’arrêté accompagné d’un exposé des motifs n’a été présenté préalablement au Conseil municipal comme le veut le règlement ; des informations données oralement en quelques occasions, notamment lors d’une séance à huit clos ; un exposé des motifs envoyé moins de 48 heures avant la séance du Conseil municipal et le projet de l’Association Genève Montagne 24 heures au préalable. Ces entorses ont été justifiées par le degré d’ « urgence » qu’il y avait à réaliser l’acquisition de la parcelle, urgence qui n’avait en aucun cas lieu d’être.

Le groupe socialiste s’est également penché en détail sur le projet de l’Association Genève Montagne et a identifié plusieurs aspects problématiques. Rappelons que ce projet vise en premier lieu à implanter dans le Canton un lieu dédié aux activités de montagne, mais il a aussi l’objectif plus large de faire de cet espace un pôle social (visant les personnes en situation de handicap, les personnes âgées, etc.) et culturel (avec des concerts, des pièces de théâtre et autres spectacles, et des congrès). Tout d’abord, on peut vraiment douter de la vraisemblance financière de ce projet (estimé à Fr. 25'000'000.-). Il est déjà envisagé que le projet soit réalisé par étapes, et il est dès lors fort à craindre que l’Association Genève Montagne ne soit pas en mesure de payer un quelconque loyer en relation avec le droit de superficie qui lui sera accordé. De plus, les construction nouvelles qui sont planifiées et les nombreuses personnes, issues du grand Genève, de France voisine, voire de plus loin, qui seront attirées par les activités en lien avec la montagne (y compris des compétitions de grimpe, d’ampleur nationale et internationale) vont faire perdre à cette parcelle sa vocation de parc public (d’agrandissement du parc Chuit). Enfin, quant aux dimensions sociales et culturelles de ce projet (au-delà des strictes activités en lien avec la montagne), on ne dispose d’aucun élément précis permettant de comprendre comment ces objectifs vont être implémentés concrètement (en termes, p. ex., de financement, de personnel, de relations avec les services communaux, etc.) et il n’est nullement pris en compte les structures sociales et culturelles existantes.

Ainsi, on peut se demander s’il ne serait pas plus pertinent de concevoir un projet qui laisse sa réelle place au parc public, qui soit en prise directe avec la population lancéenne, qui mette en place des structures (plus modestes) à caractère social et culturel en co-élaboration avec la population des quartiers avoisinants (laquelle va fortement se densifier), et qui prenne en compte la complémentarité avec les structures existantes (la Maison de quartier du Plateau, la salle communale du Petit-Lancy qui peut déjà accueillir spectacles, concerts, congrès, etc.).

Afin d’avoir un débat de fond sur ces questions, le groupe socialiste était favorable au renvoi de ce projet d’acquisition en commission de l’aménagement : cette proposition a été rejetée de justesse. Par ailleurs, l’arrêté concernant l’achat de la parcelle a été accepté, lui-aussi de justesse. Cependant, un amendement à cet arrêté, proposé par le groupe des Verts, a été accepté, demandant « de soumettre au préalable tout projet d’aménagement sur la parcelle n° 1652 à la validation du Conseil municipal ».

Ainsi, le débat est loin d’être clos !

 

Martial Van der Linden, Conseiller municipal

 

 

 

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